La célébration du 60e anniversaire de la BAD, ce mardi 10 septembre 2024 à Abidjan-Cocody, a été marquée par un hommage appuyé du président ivoirien Alassane Ouattara. Lors de cet événement, le chef de l’État a salué la performance remarquable de cette institution financière multilatérale, en insistant sur son rôle crucial dans le développement du continent africain. À travers ses propos, Alassane Ouattara a non seulement exprimé sa fierté vis-à-vis de la BAD, mais a également souligné les défis auxquels l’Afrique reste confrontée, malgré les succès de la banque.

Alassane Ouattara salue les 60 ans de la Banque Africaine de Développement (BAD) et son influence en Afrique

Le président Ouattara a débuté son allocution en félicitant Adesina Akinwumi, président de la BAD, ainsi que l’ensemble du conseil d’administration et les employés de la banque. Pour lui, les réalisations de la BAD sont source de fierté et d’espoir, en particulier en ce qui concerne la transparence et la gouvernance. Il a rappelé que l’institution a été récemment reconnue comme la plus transparente parmi 50 institutions de développement, un signe fort de son engagement en faveur de la bonne gestion et de l’intégrité.

60e anniversaire de la BAD : un bilan positif pour le développement durable en Afrique

La BAD, fondée en 1964, s’est imposée au fil des décennies comme un acteur clé du développement en Afrique. Le président Ouattara a tenu à souligner l’impact de la banque sur les économies africaines, la qualifiant de « référence en matière de financement de projets transformateurs ». Malgré les défis que le continent a rencontrés – qu’il s’agisse de crises économiques, de changements climatiques ou de conflits – la BAD a su adapter ses stratégies pour répondre aux besoins de ses membres.

À ce titre, le chef de l’État ivoirien a rappelé le rôle crucial de la banque dans le soutien des économies africaines, et plus particulièrement celui de la Côte d’Ivoire. Il a noté que l’appui de la BAD a été déterminant dans la reprise économique de son pays, après les crises politiques et sociales qui l’ont secoué au début des années 2000. Le soutien financier de la banque est passé de 460 millions de dollars en 2015 à 3,3 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation substantielle qui a permis de financer des projets structurants pour l’économie ivoirienne.

L’appel à une action renforcée face aux défis continentaux

Toutefois, Alassane Ouattara n’a pas manqué de rappeler que, malgré les avancées réalisées par la BAD, l’Afrique reste confrontée à des problèmes majeurs. « Nous avons de graves inondations, de nombreuses guerres et la faim dans plusieurs pays », a-t-il déploré. Pour lui, ces crises reflètent un décalage entre la performance de la BAD et celle de la gouvernance continentale. Il a donc exhorté la banque à redoubler d’efforts pour encourager les États africains à s’attaquer de manière plus efficace à ces défis, notamment en matière de changement climatique, d’agriculture, et dans la recherche de la paix et de la démocratie.

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Cet appel résonne particulièrement dans un contexte où les catastrophes naturelles, exacerbées par le changement climatique, affectent gravement les économies africaines, en particulier dans les secteurs agricoles. Ouattara a insisté sur l’importance pour la BAD de continuer à investir dans des projets qui favorisent la résilience des pays face à ces crises et d’œuvrer en faveur d’une meilleure gouvernance à l’échelle continentale.

Une croissance exponentielle des investissements de la BAD

Dans son discours, Adesina Akinwumi, président de la BAD, est revenu sur les réalisations de l’institution depuis sa création il y a six décennies. Il a rappelé que la banque a connu une croissance phénoménale, en soutenant plus de 6 575 projets à travers le continent. Parmi les exemples marquants, Adesina a mentionné le tout premier projet de la banque en 1967 au Kenya, qui a marqué le début d’une longue série d’investissements dans des infrastructures, l’énergie, l’agriculture et l’éducation.

Réalisations de la BAD à l’occasion de son 60e anniversaire : projets et investissements pour l’avenir de l’Afrique

Au cours des dix dernières années, la BAD a investi 77 milliards de dollars dans environ 3 000 projets à travers l’Afrique, démontrant ainsi sa capacité à répondre aux besoins croissants des pays africains en matière de développement. Cette croissance des ressources financières de la banque s’accompagne d’une reconnaissance internationale, notamment à travers sa notation AAA+, qui en fait la seule institution financière multilatérale dédiée exclusivement à l’Afrique jouissant d’une telle crédibilité sur les marchés mondiaux.

Adesina a également mis en avant l’augmentation du capital de la banque, qui s’élève désormais à 318 milliards de dollars, renforçant ainsi sa capacité à répondre aux défis futurs du continent. Il a affirmé que la BAD est aujourd’hui « plus grande, plus audacieuse et meilleure », prête à intensifier son soutien aux pays africains dans les années à venir.

Célébration du 60e anniversaire de la BAD et son rôle clé dans la transformation des économies africaines

Les festivités du 60e anniversaire de la BAD ont été l’occasion de célébrer non seulement les succès passés, mais aussi de réfléchir aux perspectives futures. Les événements ont inclus des discussions sur l’empreinte institutionnelle de la banque, des activités culturelles, ainsi qu’un symposium réunissant divers acteurs de la société civile, des jeunes innovateurs et des entrepreneurs. Ces échanges ont permis d’explorer de nouvelles idées pour renforcer le rôle de la banque dans la transformation de l’Afrique.

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La Banque Africaine de Développement, avec à sa tête Adesina Akinwumi, continue d’être un pilier du développement africain. Ses réalisations au cours des 60 dernières années illustrent son engagement à répondre aux besoins de ses membres, tout en anticipant les défis à venir. Cependant, comme l’a souligné Alassane Ouattara, le continent africain doit également faire des efforts pour améliorer sa gouvernance et ainsi maximiser l’impact des initiatives soutenues par la BAD.

Alfred Zeus