Abidjan: Comment la société civile africaine contribue-t-elle à la lutte contre la désertification ?
Des acteurs clés présentent des solutions innovantes pour restaurer les terres dégradées et renforcer la résilience face aux changements climatiques.
Abidjan, le 1er septembre 2024 – Tandis que la 10e Session extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) se poursuit, la société civile africaine se mobilise pour faire entendre ses préoccupations concernant la lutte contre la désertification et la dégradation des terres. La réunion consultative régionale, qui se tient les 1er et 2 septembre 2024 au Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan, représente une plateforme cruciale pour les acteurs de la société civile qui cherchent à influencer les politiques environnementales sur le continent.
Comment la société civile africaine participe-t-elle à la reconquête des terres dégradées ?
Sous le thème « Reconquérir les terres africaines : des voies innovantes pour réduire la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse », la rencontre met en lumière les initiatives et les stratégies novatrices proposées par des organisations locales et internationales pour répondre à ces défis.
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Le Directeur de Cabinet, Parfait Kouadio, représentant le ministre de l’Économie et des Finances, Jacques Assahoré Konan, a souligné lors de l’ouverture des travaux l’importance d’une position africaine cohérente et unie pour faire face aux menaces environnementales. Il a exhorté les participants à adopter des décisions concrètes et ambitieuses pour accélérer les efforts de restauration des terres dégradées et de lutte contre la désertification.
En quoi la société civile africaine influence-t-elle les politiques environnementales contre la désertification ?
Pour sa part, Rose Mwebaza, Directrice du Bureau Afrique de ONU-Environnement, a insisté sur l’urgence d’agir face aux effets croissants de la dégradation des terres en Afrique, qui exacerbent l’insécurité alimentaire et les migrations forcées. Elle a évoqué les projets en cours qui visent à promouvoir des pratiques agricoles durables et à renforcer la résilience des communautés rurales face aux changements climatiques. Selon elle, les solutions existent déjà, mais elles nécessitent une mise à l’échelle rapide et une adoption plus large à travers le continent.
Par ailleurs, Cherki Khalid, Président du groupe des négociateurs africains pour la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD/UNCCD), a quant à lui rappelé l’importance de la collaboration entre les gouvernements, la société civile, et les institutions internationales pour atteindre les objectifs fixés par la convention. Il a également mis l’accent sur la nécessité de mobiliser des ressources financières adéquates pour soutenir les initiatives locales de conservation et de restauration des terres.
Quels sont les projets innovants de la société civile africaine pour réduire la dégradation des terres ?
Un des points forts de la réunion est la présentation de plusieurs projets pilotes menés dans divers pays africains, démontrant des approches innovantes pour la restauration des écosystèmes dégradés. Par exemple, le projet de restauration des terres agricoles dans la région du Sahel, soutenu par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), a montré des résultats prometteurs en utilisant des techniques de gestion des eaux de pluie pour améliorer la productivité des sols et réduire l’érosion.
Les participants ont également discuté des défis liés à la mise en œuvre des politiques de lutte contre la désertification, notamment le manque de coordination entre les différents acteurs et la difficulté d’accéder aux financements internationaux. À cet égard, Rose Mwebaza a souligné l’importance de renforcer les capacités des organisations locales pour qu’elles puissent non seulement accéder aux fonds, mais aussi les gérer efficacement pour maximiser leur impact sur le terrain.
Quel est le rôle de la société civile africaine dans la réunion consultative régionale sur la dégradation des terres ?
Parmi les exemples inspirants évoqués lors de cette réunion, le cas de la Grande Muraille Verte (GMV) a été particulièrement salué. Ce projet ambitieux, lancé en 2007, vise à créer une ceinture végétale de 8 000 kilomètres de long à travers le continent africain pour stopper l’avancée du désert. Bien que la GMV ait rencontré des défis significatifs, notamment en matière de financement et de coordination transfrontalière, elle reste un modèle emblématique de ce que la coopération africaine peut accomplir dans la lutte contre la désertification.
Au-delà des projets spécifiques, la réunion consultative régionale met l’accent sur la nécessité d’une approche holistique et intégrée pour résoudre les problèmes de dégradation des terres. Cela implique non seulement des interventions techniques, mais aussi des efforts pour améliorer la gouvernance des ressources naturelles, renforcer les droits fonciers des communautés locales, et promouvoir des moyens de subsistance durables.
Société civile africaine et lutte contre la désertification
Les conclusions de cette réunion de la société civile devraient alimenter les discussions lors de la suite de la 10e Session extraordinaire de la CMAE. Les acteurs de la société civile espèrent que leurs recommandations seront prises en compte par les décideurs politiques africains, afin d’assurer que les voix des communautés locales, souvent les plus touchées par la dégradation des terres, soient entendues et intégrées dans les politiques nationales et régionales.
La réunion consultative régionale à Abidjan souligne l’importance de la société civile africaine dans la lutte contre la désertification. En rassemblant des acteurs divers autour d’un objectif commun, cet événement renforce la détermination collective à reconquérir les terres africaines et à assurer un avenir plus durable pour les générations à venir. A lire aussi : Israël: découverte à Gaza des corps de six captifs du 7 octobre, la centrale syndicale décrète une «grève générale».
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