Violents affrontements à Bouna entre comités de gestion de la mosquée centrale

Violents affrontements à Bouna entre comités de gestion de la mosquée centrale

Ces violents affrontements à Bouna, survenus aux abords de la mosquée centrale de la ville, soulèvent des questions cruciales sur la gestion des lieux de culte

Le 16 août 2024, de violents affrontements ont éclaté à Bouna entre l’ancien et le nouveau comité de gestion de la mosquée centrale, empêchant presque la tenue de la grande prière de vendredi. Ce conflit interne met en lumière les enjeux de la gouvernance des lieux de culte et les tensions qui peuvent en découler. L’intervention des forces de l’ordre a permis de ramener le calme, mais des questions subsistent sur la manière de prévenir de tels incidents à l’avenir.

Violents affrontements à Bouna ce vendredi lors de la grande prière

Le conflit qui a éclaté ce jour prend racine dans une longue rivalité entre l’ancien et le nouveau comité de gestion de la mosquée centrale de Bouna. L’ancien comité, qui a dirigé la mosquée pendant plusieurs années, refuse de quitter les affaires du temple musulman. Toutefois, en raison de divergences de vue et de critiques quant à la manière dont les affaires de la mosquée étaient menées, un nouveau comité de gestion a été mis en place. Cette transition de pouvoir n’a manifestement pas été acceptée par tous, menant ainsi à des tensions latentes qui se sont manifestées avec violence ce vendredi.

Violents affrontements à Bouna : tensions autour de la mosquée centrale

Ce jour, alors que les fidèles se préparaient pour la grande prière de vendredi, des membres de l’ancien comité de gestion, soutenus par plusieurs manifestants, ont dressé des barricades autour de la mosquée. Leur objectif était d’empêcher l’accès au lieu de culte, protestant ainsi contre la légitimité du nouveau comité de gestion. Des pneus ont été incendiés et la situation a rapidement dégénéré, rendant presqu’impossible l’accomplissement de la prière dans la mosquée centrale.

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Ce genre de protestation n’est pas sans précédent. Les changements dans la gestion des lieux de culte peuvent souvent susciter des sentiments d’injustice, surtout lorsque certains membres de la communauté estiment que leur voix n’a pas été entendue. Le cas de Bouna illustre parfaitement les risques que de tels conflits peuvent poser non seulement pour l’unité de la communauté musulmane, mais aussi pour la paix sociale dans son ensemble.

Rôle des forces de l’ordre

L’intervention rapide des forces de l’ordre, dirigées par le commissaire de police Maxime, a été capitale pour ramener le calme dans la ville. Selon des témoins, les agents ont réussi à disperser les manifestants et à éteindre les feux qui avaient été allumés. Grâce à cette intervention, les tensions ont été contenues et un conflit plus large a été évité.

Il est important de souligner que l’action des forces de l’ordre a été saluée par plusieurs observateurs locaux. Toutefois, certains se demandent si une approche plus proactive aurait pu empêcher l’escalade de la violence. Le fait que les tensions étaient déjà perceptibles aurait pu inciter à une médiation plus précoce entre les parties en conflit.

Les leçons à tirer

L’incident de Bouna met en lumière la nécessité d’une gestion plus participative et inclusive des lieux de culte. Dans un contexte où la religion joue un rôle central dans la vie quotidienne de nombreux Ivoiriens, il est essentiel que les comités de gestion des mosquées, églises et autres lieux de culte soient perçus comme légitimes par l’ensemble de la communauté. Cela implique non seulement une transparence dans la prise de décisions, mais aussi une communication ouverte et régulière avec les fidèles.

Des exemples d’autres régions montrent que lorsque les conflits sont gérés de manière inclusive, avec la participation de toutes les parties prenantes, les tensions peuvent être désamorcées avant qu’elles n’atteignent un point critique. À Abidjan, par exemple, des initiatives de dialogue interreligieux ont été mises en place pour favoriser la compréhension mutuelle entre les différentes communautés religieuses. Ces efforts pourraient servir de modèle pour Bouna et d’autres localités confrontées à des défis similaires.

Violents affrontements à Bouna en raison de conflits de gestion religieuse

Les affrontements à Bouna sont un rappel douloureux des risques que posent les tensions non résolues au sein des communautés religieuses. Ils soulignent l’importance d’une gouvernance transparente et inclusive des lieux de culte, ainsi que la nécessité pour les forces de l’ordre de jouer un rôle de facilitateur, plutôt que de simple agent répressif.

À l’avenir, pour éviter des violents affrontements à Bouna, il est impératif que des efforts soient faits pour renforcer la cohésion au sein de la communauté musulmane de Bouna, afin de prévenir de tels incidents. Le dialogue, la médiation et une meilleure communication entre les différents groupes de fidèles seront essentiels pour assurer que les lieux de culte restent ce qu’ils sont censés être : des espaces de paix et de dévotion. A lire aussi : D’anciens otages russes confrontés à une nouvelle épreuve : vivre le reste de leur vie.

Jean Michel

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