Bondoukou : Conflit entre bouchers et autorités sanitaires sur la qualité de la viande de bœuf
Voici les dessous du conflit à Bondoukou, où les bouchers se heurtent aux autorités sanitaires sur la qualité de la viande de bœuf, révélant les défis entre rentabilité économique et impératifs de santé publique dans la région
A Bondoukou, une tension palpable règne entre les bouchers et les autorités sanitaires. Au cœur de ce conflit, les agents sanitaires de la Direction régionale du ministère des Ressources Animales s’opposent aux bouchers sur la qualité de la viande de bœuf, mettant en lumière les préoccupations cruciales autour de la viande potentiellement infectée vendue sur les marchés locaux.
Les défis économiques et sanitaires dans le secteur de la boucherie à Bondoukou
Ba Oumar, un boucher local, exprime son désarroi face aux restrictions imposées par les agents sanitaires régionaux. « La boucherie est notre gagne-pain depuis des générations », explique-t-il. « Mais ces blocages incessants de la part des autorités nous font perdre jusqu’à cinq bœufs par semaine. C’est un coup dur pour notre activité, d’autant plus que les éleveurs refusent désormais de nous vendre leurs bêtes ici à Bondoukou. »
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La source du conflit réside dans les inspections sanitaires menées par la Direction régionale du ministère des ressources animales. Mme Atsé Roselyne, directrice régionale, affirme que toutes ces saisies ont pour motif la tuberculose généralisée. « Nous ne prenons pas ces mesures à la légère. Car quand tous les organes sont atteints, en plus de la rate, on ne peut que faire la saisie totale. Depuis le début de l’année 2024, nous sommes à la 11e saisie totale pour cause de tuberculose », insiste-t-elle. « Il s’agit de protéger la santé publique. Malheureusement, les bouchers semblent plus préoccupés par leurs profits que par le bien-être des consommateurs. »
Viande de bœuf à Bondoukou : les inquiétudes de la Directrice régionale des Ressources Animales
A Bondoukou, nous avons observé la tuberculose généralisée chez de nombreux bœufs abattus par les bouchers de la ville. C’est pourquoi, nous avons saisi la viande infectée issue de ces abattages. La viande que nous saisissons est impropre à la consommation. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous le faisons. C’est une question de santé publique. Nous leur avons même proposé, au préalable, une inspection des bêtes avant de les abattre. Ce qui leur éviterait toute perte et nous permettrait de soigner les bœufs malades pour les autres maladies. Toute chose qu’ils refusent. Nous sommes là pour accompagner les acteurs de la filière bétail dans leur activité. Mais la santé de la population est avant tout notre priorité.
Mme Atsé Roselyne
Quels sont les impacts de l’interdiction sur la viande de bœuf à Bondoukou ?
Pourtant, les bouchers affirment être pris au dépourvu. « Nous sommes obligés d’acheter les bœufs à crédit aux éleveurs », explique Ba Oumar. « Nous n’avons pas les moyens de payer cash à l’avance. Et maintenant, à cause de ces interdictions, les éleveurs exigent un paiement immédiat. C’est une situation intenable pour nous. »
Face à cette impasse, les deux parties semblent camper sur leurs positions. Les bouchers réclament un système d’inspection plus transparent et des solutions viables pour éviter les pertes économiques, tandis que les autorités sanitaires insistent sur la priorité de la santé publique.
Cette crise souligne les tensions entre les impératifs économiques et sanitaires dans le secteur de la boucherie à Bondoukou. En attendant une résolution, la population locale reste confrontée à une pénurie de viande de bœuf et à une incertitude quant à sa qualité. A lire aussi : Togo : les législatives et régionales se déroulent dans le calme à Lomé, à la mi-journée.
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