Palongo : Danse sacrée du Zanzan, Awa Kouman entre héritage musical et modernité
Le Palongo, emblème des danses de réjouissance dans les régions de Gontougo et du Bounkani, transcende les époques en tant que danse sacrée, mêlant rituel ancestral et célébration joyeuse.
Le Palongo, joyau des danses de réjouissance prisées des régions de Gontougo et du Bounkani, se distingue par son caractère sacré et sa contribution à la vie des populations Koulango et Abron. Cette danse, exécutée sous les étoiles, lors des mariages et autres moments de bonheur, transcende les siècles en tant que rituel sacré.
Danse Palongo : Histoire et rituels dans les régions du Gontougo et du Bounkani
En période de sécheresse persistante, les chefs coutumiers se rassemblent pour solliciter l’intervention du Palongo, conviant les ancêtres à apporter la pluie tant attendue. Armé de sa cloche, le griot parcourt le village à la tombée de la nuit, appelant la communauté à se joindre à cette danse de conjuration. Le Palongo devient ainsi une célébration dédiée à la paix, à la joie, et au bien-être.
Cette danse n’épargne personne, de la jeunesse aux aînés. Sous l’injonction du chef du village, même les plus casanières s’échappent pour rejoindre leurs amoureux, créant des opportunités de rencontres qui souvent aboutissent à des mariages. « C’est au cours d’une partie de Palongo que j’ai rencontré mon épouse », témoigne Kobenan Kouman, un notable du village de Bodé. A lire aussi : L’ONG Maison de l’Amour nourrit le cœur des détenus avec 500 copieux repas.
Musique traditionnelle ivoirienne : L’évolution du Palongo avec Awa Kouman
Les chansonniers du Palongo explorent des thèmes variés tels que la méchanceté, l’amour et la paix. Il est important de souligner que le Palongo n’est pas une danse funèbre, d’autres danses comme le Sessèdjigô et le Goko étant réservées à de telles occasions. Accessible à tous, le Palongo rassemble les villages du district du Zanzan.
Ces dernières années, le Palongo a connu un essor remarquable grâce à l’émergence d’artistes locaux s’inspirant de ce rythme musical. Awa Kouman, une précurseure de cette tendance, s’est imposée comme la digne représentante du Palongo. Malgré les embûches, elle a façonné sa carrière, mêlant différentes influences musicales de Gontougo et du Bounkani.
Awa Kouman : De la résistance à la célébration, son parcours au service du Palongo
Née dans la musique, Awa Kouman a dû surmonter l’opposition initiale de ses parents, notamment de son père musulman converti à l’islam. Après avoir mis temporairement sa carrière en veilleuse, sa rencontre avec feu Djiguida, un célèbre chanteur de la région, a ravivé sa passion musicale. Actuellement à son 7e album et plusieurs singles, Awa Kouman réjouit les populations du district du Zanzan et de la Côte d’Ivoire avec sa musique, même séduisant des chefs coutumiers à danser en public.
Mon père était, lui aussi, un célèbre chanteur. Après avoir embrassé l’islam, il a décidé d’abandonner sa carrière de chanteur. C’est donc à juste raison qu’il s’est, farouchement opposé à ma décision de faire de la musique mon métier. Pour me conformer à la décision de mon père, j’ai dû mettre, pendant longtemps, ma carrière de chanteuse en veilleuse.
Awa Kouman
Unité communautaire : La danse comme catalyseur d’unité dans le Zanzan
Malgré les défis du monde du showbiz local, Awa Kouman reste optimiste quant à l’avenir de la musique Palongo. Elle appelle à l’unité, souhaitant voir les Ivoiriens se pardonner mutuellement, à l’image de la solidarité des magnans, et à avancer toujours dans la même direction. Le Palongo, au-delà d’une danse, devient ainsi le reflet d’une culture vivante et évolutive, portée par des artistes déterminés à préserver et moderniser leurs traditions musicales. A lire aussi : Le Soudan compte six millions de déplacés, un « record » mondial.
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