Médias sociaux sur la santé mentale des enfants et des adolescents : Les dangers
Le Dr Murthy a également encouragé les législateurs à protéger les enfants contre l’accès à des « contenus préjudiciables »
L’utilisation excessive des médias sociaux pendant l’enfance peut accroître les risques de problèmes de santé mentale, a récemment souligné le chirurgien généraliste américain, le Dr Vivek H. Murthy, dans un éditorial publié mardi. Dans cet avis de 25 pages, le Dr Murthy a affirmé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour garantir la sécurité des médias sociaux sur la santé mentale des enfants et des adolescents. Cette mise en garde intervient alors que les taux d’anxiété et de dépression chez les jeunes continuent d’augmenter, entraînant une crise de santé mentale persistante.
Dans son éditorial publié dans le Washington Post, le Dr Murthy déclare : « Nous ne pouvons plus ignorer le potentiel des médias sociaux à causer de la souffrance chez des millions d’enfants et de familles ». Selon le rapport, près de 95 % des adolescents utilisent une forme ou une autre de médias sociaux, et environ un tiers d’entre eux sont « presque constamment » connectés. De plus, ceux qui passent plus de trois heures par jour sur ces plateformes ont « deux fois plus de risques de souffrir de problèmes de santé mentale, tels que des symptômes de dépression et d’anxiété ».
Le rapport met en évidence plusieurs préoccupations liées à l’utilisation des médias sociaux par les enfants et les adolescents, tout en soulignant les avantages potentiels des communautés en ligne, notamment la possibilité pour certains jeunes de se connecter avec d’autres partageant des identités ou des intérêts similaires. Les principales préoccupations abordées sont les suivantes :
- 1- Les enfants sont souvent exposés à des « contenus extrêmes et inappropriés » lorsqu’ils utilisent les médias sociaux.
- 2- Les médias sociaux peuvent renforcer les sentiments d’insatisfaction corporelle, en particulier chez les adolescentes.
- 3- Ces plateformes peuvent faciliter les comportements prédateurs, avec près de 6 filles sur 10 déclarant avoir été contactées de manière inconfortable par un étranger en ligne.
- 4- Les médias sociaux peuvent surstimuler le cerveau de manière similaire à une dépendance.
- 5- Une utilisation excessive des médias sociaux est associée à des problèmes de sommeil et de concentration.
Le Dr Murthy a appelé les entreprises technologiques à mieux évaluer les dommages potentiels causés par les médias sociaux sur la santé mentale des enfants et à fournir les « données sous-jacentes » permettant à d’autres experts d’examiner l’impact de ces plateformes sur les adolescents. Il a également encouragé les législateurs à protéger les enfants contre l’accès à des « contenus préjudiciables » tels que des vidéos, des photos ou des textes faisant référence à la violence, à la toxicomanie ou à l’exploitation sexuelle. L’imposition d’âges minimums pour l’utilisation des médias sociaux a également été recommandée par les experts.
Jean Twenge, professeur de psychologie à l’Université d’État de San Diego et auteur de livres tels que « iGen » et « Generations », qui étudient l’impact des smartphones sur les jeunes générations américaines, soutient l’idée d’établir des limites d’âge plus strictes. « La chose la plus importante à faire est d’imposer un âge minimum », déclare Twenge, faisant référence à l’âge de 13 ans souvent utilisé par les plateformes de médias sociaux aux États-Unis. « Mieux encore, augmentez l’âge minimum à 16 ans. Je pense que cela ferait une énorme différence. »
Alfred Zeus
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